« Je sais que c’est bête, mais je suis toujours triste après cette rupture… »
« Ne pleure pas, ce n’est rien de grave »
« Je n’aime pas montrer que je suis fragile »
« J’ai ressenti de la peur pendant tellement longtemps, je n’en ai plus envie »
« Je dois oublier ce qui me fait mal et passer à autre chose »
« C’est ridicule, je sais que je ne devrais pas me vexer comme ça… »
« J’ai tout pour mener une vie agréable, je devrais pouvoir être satisfait… »
…
Combien de fois avons-nous pu entendre ou prononcer des phrases similaires ?
Combien de fois avons-nous essayé de nous réconforter avec des pensées semblables alors que nous sentions bien que ça n’aidait pas ?
Combien de fois nous a t-on dit que cela ne servait à rien de s’énerver, que ça irait mieux demain, qu’il fallait faire avec ?
Combien de fois n’avons-nous pas osé exprimer nos émotions car ce n’était pas le « bon » moment, car ce n’était pas « approprié », car cela voulait dire que nous étions faibles ? Ou avons-nous cherché à ne pas nous sentir mal, blessé-es, tristes, en colère car ce n’était pas agréable ?
Par conséquent, nous avons appris à cacher et à fuir ce que nous ressentons. Nous ne nous autorisons pas à aller là-dedans. Nous croyons que c’est ridicule d’avoir des sentiments, qu’ils sont banaux, donc pas importants. Nous croyons que ressentir une émotion désagréable augmente la douleur et qu’il vaut mieux l’éviter.
Chaque émotion a une raison d’exister, quelle qu’elle soit. Elle porte une information importante sur notre état intérieur, elle peut nous aider à comprendre quelque chose de nous-mêmes. Il y a, certes, des émotions qui ne sont pas forcément agréables à ressentir, comme la peur, la colère, la honte ou la tristesse, mais même celles-ci sont là en tant qu’alliées, et non pas notre ennemi. A partir du moment où nous arrivons à accueillir l’émotion qui ne cherche que ça – d’être accueillie, nous pouvons en faire quelque chose d’utile et de guérissant pour nous. Lutter contre nos émotions, essayer de les refouler, faire semblant que tout va bien alors qu’à l’intérieur nous avons l’impression que nous allons exploser – tout cela ne fera pas partir l’émotion en question. Au contraire, elle restera en nous en essayant de se faire accueillir d’une autre manière – par la maladie, la dépression, des somatisations, des troubles de sommeil, etc. Jusqu’à ce que nous comprenions le message.
Et si aujourd’hui, nous nous-ouvrions à l’idée que nous avons le droit à nos propres émotions ?
Si nous-nous donnions l’autorisation de ressentir, d’être touché, de nous connecter à cette partie de nous ?
Si nous décidions aujourd’hui de regarder nos émotions en tant qu’amies en les acceptant et leur donnant une place dans notre vie ?
Ce serait un véritable cadeau de guérison à nous offrir à nous-même.