Il y a en nous tous des endroits sombres… des endroits obscurs, oubliés… des coins et recoins poussiéreux, parfois avec de petites bêtes et de la toile d’araignée, où nous n’avons pas envie d’aller… C’est glauque, ça fait peur, c’est « flippant »… Il y a en nous tous des bouts de notre histoire, des souvenirs, des événements que nous ne voulions pas vivre, des « bagages » et des « casseroles » dont nous ignorons l’existence. Pourtant, il est bien là tout ce bazar.
Parfois, nous essayons tellement fort de ne pas regarder le bazar, qu’il ne nous reste plus d’énergie pour vivre dans l’ici et maintenant, dans l’aujourd’hui. La toile d’araignée nous colle à la peau.
Faire une psychothérapie, c’est oser aller regarder le noir et le bazar. Cependant, nous ne le faisons pas seul, il y a (enfin ?) quelqu’un qui nous tient la main, et nous pouvons avancer petit à petit, à notre rythme. La présence du thérapeute permet d’allumer des bougies sur notre chemin, une par une, afin de mieux voir sans être ébloui. L’espace thérapeutique n’est pas un lieu où nous « faisons exploser les verrous », « cassons les croyances », « arrachons le mauvais passé ». C’est un espace où nous tissons des liens entre aujourd’hui et avant, et entre aujourd’hui et demain ; un espace où nous pouvons ralentir, respirer, prendre tout notre temps pour faire le prochain pas, nous regarder, être regardé, et tout cela dans la douceur, avec de la bienveillance. Nul besoin d’être pressé, juste accepter la main tendue et se laisser guider par la chaleur et la lumière de la flamme… pour réaliser, peut-être, la splendeur de cette toile d’araignée illuminée par notre humanité.